Qui n’a jamais été dépité devant un pull adoré qui présente des signes de boulochage, ces petits amas de laine en forme de boules qui apparaissent à la surface de votre pull après quelques portés ?
Le saviez-vous ? qu’un pull bouloche, ce n’est pas complètement anormal…
Cela fait partie des idées reçues que j’ai dû déconstruire en m’immergeant dans cet univers du textile.
J’y ai appris que c’est déjà le signe que votre pull est constitué de matières naturelles que les experts textiles caractérisent comme « vivantes ». Une matière vivante n’est pas uniforme en opposition aux fibres artificielles : un fil de laine va être constitué de fibres longues et de fibres plus courtes. Même bien cardée et peignée c’est-à-dire lavée de ses impuretés, démêlée et peignée pour aligner les fibres, il y aura toujours dans un fil de laine composé uniquement de matières naturelles des fibres plus ou moins longues.
Ce n'est donc pas complètement anormal que votre pull bouloche.
Le degré de boulochage va tout de même être un indicateur de la qualité du fil transformé : plus ça bouloche, plus votre fil est composé de fibres courtes considérées comme moins qualitatives.
La qualité du fil ne repose d’ailleurs pas que sur l’étape de filature c’est-à-dire de transformation de la fibre en fil mais aussi l’étape de tricotage. Un pull tricoté avec une maille serrée aura tendance à mieux « gainer » les fibres courtes qu’un pull au tricotage plus lâche.
En synthèse, un fil bien travaillé boulochera moins mais il aura tout de même tendance à boulocher un peu.
Pourquoi ? Car tous les pulls sont soumis à des zones de frottement : les aisselles, les manches, les coudes sont autant de zones de frottements qui favorisent l’émergence des fibres les plus courtes qui vont former ces bouloches. Mais quand un pull de qualité se débarrassera assez vite de ces fibres courtes pour ne conserver que l’armure du pull avec les fibres les plus longues, un pull de moindre qualité lui continuera à boulocher. Et dans des proportions bien plus importantes.
Peut-on prévenir le boulochage ?
Pas de bon tuyau à vous partager ici, vous pourrez trouver des informations ici ou là mais rien que l’on puisse valablement partager avec vous.
On vous partage une conviction néanmoins. Ce que l’on vient de se dire ne doit pas vous inciter à vous détourner des fibres naturelles… qui auront toujours des vertus thermorégulatrices et antibactériennes que les fibres artificielles n’ont pas. Et un toucher doux incomparable. Sans oublier que les fibres artificielles qui recourent aux énergies fossiles ont aussi l’inconvénient de relarguer des microparticules de plastiques notamment dans les eaux de lavage.
D’autant que si apparaissent les bouloches, des solutions existent…
En cas de bouloche, que faire ?
Le seul truc autour duquel j’entends un consensus est le rasoir anti bouloches, cette petite machine avec ses lames rotatives protégées par une grille, qui a l’avantage de s’attaquer uniquement aux bouloches sans endommager la fibre. Il est à favoriser aux dépens des peignes par exemple qui eux peuvent sectionner la fibre en même temps qu’enlever les bouloches.
Comment avons-nous traité la question du boulochage chez imaye ?
On le dit chez imaye on ne souhaite travailler qu’avec des matières naturelles, avec le souci de répondre à vos attentes y compris en matière de boulochage. S’agissant de mohair, on dira plutôt que votre pull perd des poils plutôt qu’il ne bouloche.
Comme le mohair est une matière aérienne qui peut avoir les poils volages nous avons décidé de prévenir au maximum, en choisissant un fil de mohair mélangé et non pur. Pas question pour autant de le mélanger à des fibres articifielles : notre fil est constitué de 70% de mohair et 30% de soie.
La soie a essentiellement comme rôle de venir gainer le fil de mohair et éviter qu’il ne soit trop volatile. Tout en respectant le caractère du fil de mohair pour vous garantir un pull toujours très doux. Vous pourrez avoir quelques poils perdus notamment aux premiers portés mais avec le temps l’armure de votre pull avec les plus longs poils s’imposera.
Prévenir, c’est aussi une des clés de la durabilité de tout ce que l’on consomme